Le droit à la vie en islam
La vie est un don de Dieu, Le Vivant, al-Hayy en arabe. C’est Lui qui donne la vie et la mort. Bien plus, le Coran souligne à plusieurs reprises que Dieu a insufflé en chacun de nous de Son Souffle (Rûh).
Dès lors, toute personne est dépositaire d’une part de ce Souffle Divin, ce qui donne à la vie humaine toute sa sacralité. C’est Dieu Lui-même qui a marqué la vie par ce caractère sacré, comme Il le dit dans le Coran « la vie de leurs semblables que Dieu a déclaré sacrée » (25 : 68), interdisant de faire périr une seule âme si ce n’est dans des cas particuliers comme en cas de légitime défense.
Ce sont très certainement ces principes coraniques ainsi que sa miséricorde innée, qui orientèrent le Prophète Muhammad ﷺ à éviter autant que faire se peut toute perte humaine durant sa mission. En effet, lors des sept batailles qui eurent lieu durant les dix années qui suivirent l’hégire, il y eut moins de 400 morts toutes parties confondues, musulmans et non-musulmans.
Toutes les stratégies militaires mises en place par le Prophète ﷺ et les compagnons eurent ainsi pour objectif d’éviter qu’il y ait des vies perdues : devancer l’ennemi qui planifie une attaque pour le surprendre et le forcer ainsi, sans confrontation, à accepter une solution pacifique ; attaquer les caravanes mecquoises afin de porter atteinte à leur économie et les inciter à négocier la paix ou encore privilégier un pacte de paix, comme celui d’al-Hudaybiyya qui en apparence, était largement en défaveur des musulmans.
Pour préserver la vie, un certain nombre de valeurs et principes sont essentiels en islam : justice et équité, pardon et bienveillance, solidarité et fraternité… Ils délimitent un cadre afin que chacun puisse jouir pleinement de sa vie. À côté de ces grands principes qui doivent animer chaque société et chaque individu, il convient également d’assurer les conditions matérielles nécessaires à cet épanouissement. Il ne s’agit pas de permettre aux individus de vivre en les laissant dans des conditions de précarité et de misère. La dimension sociale et solidaire traverse ainsi la majorité des pratiques religieuses.
Ainsi, l’aumône légale, la zakât en arabe, redonne aux nécessiteux la part qui leur revient de droit dans les biens des personnes aisées. Plus généralement, il est fortement recommandé de prendre soin des pauvres, orphelins, voyageurs... Dans le même sens, une grande récompense est réservée à celles et ceux qui offrent de quoi rompre le jeûne aux jeûneurs, notamment lors du mois de ramadan. Nous pourrions aussi citer la démarche de l’islam de libérer l’être humain de toute forme d’oppression et d’esclavage (qu’elle soit physique, émotionnelle, économique, spirituelle…). Car l’oppression et l’esclavage sont l’une des pires atteintes à ce droit à la vie. Nous pourrions multiplier les exemples tant ils sont nombreux.
Débarrassé de ses préoccupations matérielles de survie, l’être humain pourra mieux se consacrer au rôle qu’est le sien sur Terre : connaître Dieu en cheminant vers Lui. En aspirant à L’adorer et L’aimer, tout en diffusant la paix et en étant une source de bien. Et qu’il est difficile de s’adonner à cette noble mission lorsqu’on ne trouve pas de quoi manger et boire ou encore, quand on craint pour sa sécurité.
En résumé, les principes que la religion musulmane prône visent à permettre aux humains d’être en pleine possession de toutes leurs capacités (physiques, intellectuelles, émotives, spirituelles, économiques…) Et ce, de manière optimale afin que ces derniers puissent remplir, autant individuellement que collectivement, leur rôle sur Terre. Une autre raison qui nous semble importante est que, se faisant, chaque personne pourra analyser (et in fine accepter ou non) en toute objectivité le Message Divin que le Prophète ﷺ nous a transmis : « Dis : « Je ne vous exhorte qu’à une seule chose : vous dire de vous redresser pour Dieu, avec autrui ou individuellement, et surtout de réfléchir (...) ». (34 : 46) La suite du verset oriente notre réflexion vers le porteur du Message : car sa vie est une concrétisation du message et du vouloir Divin.
Enfin, ce droit à la vie et cette sacralité englobent toute la création : minéraux, végétaux et animaux méritent toute notre attention, notre soin et notre affection. Outre le fait qu’ils aient été créés par Dieu et qu’ils portent ainsi l’empreinte Divine en eux (ce qui devrait nous suffire), la préservation de la vie humaine est intimement liée à celle de la Nature. Car il ne serait pas cohérent de vouloir préserver la vie humaine en détruisant ou en laissant détruire son environnement. La qualité (et la présence) de l’eau, de l’air, de la nourriture saine sont autant d’éléments qui permettent la vie humaine. Prenons-en soin.
Dieu est le Plus Savant.